Martin Armstrong, un consulteur de banques indépendant qui a perfectionné l’étude des cycles économiques de Kondratiev, avait déjà annoncé que la naissance de l’euro portait en soi le germe de sa propre destruction, étant donné qu’il s’agissait d’une union monétaire sans une union fiscale et sans une union de la dette. Ou, ce qui est tout un, sans contenir en soi la capacité publique d’inventer et désinventer de l’argent sans générer de la dette.
Maintenant il nous annonce une nouvelle crise, qui peut être profitée pour imposer l’élimination de l’argent anonyme, mais avec un réseau monétaire non dans les mains d’une justice indépendante, mais dans les mains des banques, ce qui matérialiserait une vraie tyrannie télématique, où l’individu qui proteste peut être dépossédé de façon arbitraire de toute possibilité d’achat.
Nous vous offrons ici deux interviews qui nous renseignent du travail persévérant de Martin Armstrong. Nous profitons de cet excellent travail pour réclamer un Système Général qui introduise une économie au service des personnes et des peuples, éloignée soit de la tyrannie télématique que de l’(anti)système corrompu et irresponsable qui a dominé pendant 4300 ans.
Équipe du Centre d’Etudes Joan Bardina.
Mercredi, 1 juillet 2015.
Traduction : Loto Perrella.
La Vanguardia. Jeudi 25 juin 2015. La Contra.
Martin Armstrong, un consulteur indépendant.
« En octobre on aura une crise de la dette des gouvernements. »
Des histoires scabreuses.
Entre un whisky e l’autre il me raconte son histoire, que j’ai pu connaître au magnifique documentaire The forecaster, de Marcus Vetter, qui a été transmis en DocsBarcelona, et qui explique avec rigueur de données et de témoignages comment son modèle de prédiction économique le portât à conseiller des gouvernements et des investisseurs internationaux, comment les banquiers les plus puissants de New York on cherché à le couler en l’accusant d’avoir escroqué 3.000 millions de dollars, et comment la CIA a cherché à s’emparer de son système pour éviter qu’il rend publique le schéma pyramidal sur lequel pendant des dizaines d’années a été basée la dette mondiale. Depuis des années Armstrong annonce que le 1er octobre 2015 il y aura une crise de la dette qui secouera l’économie mondiale.
Martin Armstrong. Photo : Inma Sainz de Baranda.
-À quinze ans vous étiez déjà millionnaire.
-J’ai fait fortune en achetant et vendant des monnaies anciennes. À 23 ans je publiais déjà des prédictions sur le marché de l’or, conseillant les investisseurs et même des banques suisses.
-Vous avez développé un modèle économique qui démontre mathématiquement l’existence de cycles dans l’économie.
-Il m’intéressait beaucoup de savoir LE pourquoi des cycles de montées et de chutes des marchés. J’avais étudié ingénierie informatique et intelligence artificielle, et en 1972 je créais un programme qui reliait différents champs, des données économiques, avec ma grande passion, l’histoire. Le programme analysait une grande base de données à la recherche d’un modèle qui explique les vicissitudes de l’économie mondiale.
-Et vous l’avez trouvé.
- J’observais que les paniques financiers, de 1683 jusqu’à 1907, étaient séparés par une moyenne de 3.141 jours (8,6 années), le numéro Pi multiplié par mille. Et ainsi a fait son apparition mon code, qui non seulement annonce la chute des économies, mais il prévoit aussi les guerres et les changements politiques.
-Vous êtes devenu le conseiller le plus recherché du monde.
-En 1983 j’ai fondé le Princeton Economics Group, et j’ai continué à augmenter avec des agences dans tous les marchés du monde. Beaucoup de gouvernements ont sollicité mes services, mais n’ont pas nécessairement fait ce que je leur recommandais.
-Vous avez annoncé le krach de 1987, l’effondrement du Nikkei (1989), et l’effondrement financier de la Russie (1998) trente jours avant que cela avienne.
-Tout est interconnecté : si par exemple quelqu’un décide envahir un pays, avant ceci il y a de grands mouvements d’argent. Quand le London Financial Times publia dans sa couverture ma prédiction de la chute financière de la Russie, la CIA voulu m’acheter le programme, mais j’ai refusé, parce qu’ils ne le voulaient pas pour aider les gens, mais pour contrôler le pouvoir.
-Je ne pense pas qu’ils aient renoncé trop facilement.
-Je suis un bon programmateur, tous mes ordinateurs étaient reliés entre eux : une interférence dans un ordinateur bloquait tout le système.
-On vous a invité à faire partie d’un groupe de banquiers puissants.
-Oui, le Club de New York d’investisseurs, des gens qui étaient dans des fonds de risque. Je n’ai pas voulu faire partie de leur système de vie. Je voyageais déjà en première classe, je dormais dans les meilleurs hôtels, j’avais une maison magnifique… par-dessus d’un certain niveau il est impossible de vivre avec plus de luxe ou de dépenser davantage. Alors gagner de l’argent devient un jeu de Monopoly, on achète et on vend des entreprises. Je n’ai pas voulu traverser cette ligne.
-Pour une question éthique ?
-Avant les banques veillaient à leurs clients, on créait des entreprises qui donnaient des emplois. Les crédits sont pour ceci. Aujourd’hui ils fonctionnent tous comme des banques d’affaires, ils s’en fichent de tout, ils te donnent de l’argent et ils vendent ta dette à un autre, c’est tout.
-Votre originalité a été punie avec onze ans de prison.
-En 1999 je prévenais Amada Corporation, un important client japonais du secteur du métal, que le club des intouchables – Goldman Sachs et un groupe de banques d’investissements – pensaient manipuler le prix du marché du métal.
-Ce fut une déduction de votre ordinateur ?
-Oui, et ceci a créé au club des grandes pertes inattendues. Ils réagirent en m’accusant de fraude et je fus poursuivi avec deux employés du Republic Bank de New York pour conspiration.
-Ils vous ont condamné.
-J’avais l’habitude d’enregistrer les conversations pour démontrer la légalité de mon travail, mais le juge n’a pas accepté ces enregistrements comme preuves de mon innocence. D’une façon incroyable il nomma administrateur de ma société un cadre supérieur de Goldman Sachs. En 2001 le Republic Bank de New York (devenu HSBC) fut déclaré coupable de fraude et obligé à payer dommages et intérêts après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de fraude.
-Et pourquoi ils ne vous ont pas lâché ?
-La HSBC, qui était un membre du club, ne voulait pas que je parle. En plus, la CIA voulait avoir mon puissant programme et je continuais sans le leur livrer. Après sept ans ils m’ont incarcéré pour cinq ans plus pour outrage à l’autorité.
-C’est fini comment tout ceci ?
-J’eus de la chance, mon cas arriva à la Cour Suprême et on me mit en liberté (2011). Les banques ont dû payer 5.700 millions de dollars en amendes pour actes criminels, ceux que j’avais commencé à dénoncer en 1999.
-Qu’est ce que vous avez appris en prison ?
-À ne pas me soumettre, et je ne me repens pas. A présent j’avais l’intention de prendre ma retraite, mais mes clients sont retournés parce qu’ils savent que je ne fais partie ni de la politique ni des banquiers. En septembre je mettrai mon programme à l’internet pour qu’il soit à la disposition de tous gratuitement, et j’espère qu’il aidera à faire des changements politiques.
-Quelles sont vos prédictions aujourd’hui ?
-En octobre de cet année il commencera une crise des gouvernements qui atteindra son point critique en 2017, et ceux-ci serons obligés d’être plus agressifs avec les gens pour conserver leur pouvoir, avec plus d’impôts et supprimant tant qu’ils pourront le droit de vote.
-Quel est votre espoir ?
-Que les citoyens prennent conscience de comment leurs droits sont découpés. Ils nous préparent déjà pour éliminer la monnaie et pour que nous opérions électroniquement à travers des banques, et ainsi nous ne soyons capables d’agir.
Ima Sanchís.
Traduction : Loto Perrella.
Die Welt. Jeudi 7 mai 2015.
Il y aura un grand krach.
Martin Armstrong avait prévu la crise, dans son rôle de voyant et icone des marchés financiers. Ensuite il finit en prison sans jugement. Maintenant il est en train d’ajuster ses calculs et il annonce la prochaine débâcle tout en y posant la date.
Par Nando Sommerfeldt, Holger Zschäpitz.
L’analyste Martin Armstrong ose faire des déclarations précises sur la chute des bourses à l’aide de modèles informatiques. Photo: Steffen Roth.
La chute de Rome lui est a coûté environ 100 millions de dollars. Tout cet argent est passé entre ses mains dans une période de près d'environ 30 ans, pour établir les causes de la chute économique de l’empire romain. Il avait intérêt à établir la vitesse à laquelle s’était produit vraiment la fin. Pour ceci il dût repérer et acheter toutes les monnaies disponibles. Il pensait qu’il pourrait découvrir la vitesse de la chute de Rome en étudiant la diminution du contenu en or des monnaies.
Armstrong est une personne qui veut savoir les choses exactement, et pour obtenir l’information il ne ménage pas ses efforts et il ne lésine pas sur les frais. Il a développé le « Code Pi », que beaucoup d’experts considèrent encore aujourd’hui une sorte de formule mondiale. Il montre comment fonctionne l’économie mondiale et découvre l’éternelle alternance des économies.
Vraiment Armstrong ha déjà pronostiqué des crises à un jour près. Ainsi il annonçait par exemple le « Lundi Noir » de l’automne 1987, la première chute des bourses depuis la Deuxième Guerre Mondiale. A ce moment-là l’indice Dow-Jones subit une perte de 22%, la plus haute de son histoire en un seul jour. Armstrong annonça aussi avec toute précision la chute de l’indice Nikkei de 1989, et la crise russe de 1998.
Dans un passé plus récent il a été aussi spécialement adroit. En 2012 il annonçait que la banque nationale suisse ne pourrait pas accoupler le franc à l’euro trop longtemps, et par ceci faire face au marché des capitaux. Sa prédiction devint réalité au commencement de l’année.
Ces crises furent prévues par Martin Armstrong :
Lundi Noir. Indice Dow-Jones en points. Janvier 1987 -> Janvier 1989. Photo : Infografik Die Welt.
La première chute de la bourse après la Deuxième Guerre Mondiale fut le Lundi Noir, quand le Dow-Jones perdit dans cette journée presque une quatrième partie de sa valeur. Dans l’histoire des finances ce jour devint le Lundi Noir.
Point plus haut du Nikkei. Indice en points. Janvier 1989 -> Janvier 1991. Photo : Infografik Die Welt.
Depuis la pointe de 1990 jusqu’à présent le Nikkei ne s’est pas relevé.
Crise Russe. Indice RTS en points. Juin 1997 -> Juin 1999. Photo : Infografik Die Welt.
L’indice indicateur russe RTS (Russian Trading System) est tombé avec force dans la deuxième moitié des années 1990.
Peut-être ceci est aussi arrivé avec sa collection de monnaies romaines. Elle faisait parti d’une banque de données économiques mondiales complètes. Avec une armée d’assistants Armstrong réunit information des dernières 6.000 années.
Sa formule mondiale, avec laquelle il gagna des millions, réveilla la convoitise et fut la cause d’un des scandales financiers les plus mystérieux de l’histoire de l’économie. D’une façon absolument surprenante il fut accusé d’avoir escroqué ses clients de centaines de millions de dollars au moyen d’un système de boule de neige. Il perdit douze ans de sa vie en prison sans avoir jamais été condamné.
Il y a plusieurs versions sur les circonstances de son incarcération. Par exemple l’autorité boursière américaine SEC parle d’un cas où Armstrong se serait déclaré coupable sept ans après les faits. Armstrong même se déclare un innocent qui a due passer douze ans en prison sans des preuves probantes ni condamnation.
Son histoire avec la formule mondiale et sa mystérieuse incarcération sont tellement spectaculaires, que le directeur de cinéma documentaire allemand Marcus Vetter fit un film avec son histoire. Le film « The forecaster » arrivera aux cinémas allemands le 7 mai. Avant ceci, cet homme de 66 ans fait un parcours para sa vie, sa formule, et ses ennemis. Et il donne la date du prochain krach.
Die Welt : Des investisseurs de succès, comme Warren Buffet, George Soros, ou même Bill Gross, sont légendaires. Mais seulement des « méchants garçons » comme Nick Leeson, Jordan Belfort ou, naturellement, Gordon Gekko, sont devenus des étoiles du cinéma. Maintenant vous arrivez au cinéma avec votre histoire. Vous êtes vous aussi un méchant garçon ?
Martin Armstrong : Non. D’autre part nous n’avons jamais eu de problèmes avec Nick. Il nous a toujours payé. Cependant, je peux vous expliquer des choses sur lui et son joyeux rapport avec les banques. Les banquiers ont besoin de ces méchants garçons isolés, pour éloigner de soi les mauvaises actions. Entretemps j’ai plusieurs rapports de banquiers et il y a peu je demandais s’il était physiquement possible ne pas savoir où ont disparu un billion de dollars.
Die Welt : Et quelle fut la réponse ?
Armstrong : Un éclat de rire. Mais la question était sérieuse. Finalement, les banquiers, comme Goldman Sachs assurent à plusieurs reprises : « Nous avons perdu huit billions de dollars. Nous n’avons aucune idée d’où se trouve cet argent. » Ceci est une sottise. La vérité est que finalement il n’y a pas eu aucun coup de main bancaire.
Die Welt : Malgré tout, on vous a traité comme un voleur de banques, et vous avez passé douze ans dans la prison.
Armstrong : Oui, mais je m’y suis trouvé dans la prison. On ne m’a jamais condamné. Le tribunal affirmait que j’avais commis une illégalité, et moi je disais que non.
Die Welt : On ne vous a jamais condamné, mais vous n’avez obtenu la liberté pendant des années. Comment est-il possible ?
Armstrong : Je l’appellerai égalisation mexicaine. Il y avait un conflit dans lequel aucune des parts ne pouvait gagner. Le législateur voulait l’information dont je disposais, et je me refusais de la lui donner. Comme résultat, simplement on me tinrent en prison, sans aucune autre base.
Die Welt : On vous a accusé d’avoir escroqué vos clients de plus de 700 millions d’euros par le système de la boule de neige.
Armstrong : Oui, mais c’est faux. Ma banque – comme le font beaucoup d’autres banques – du jour au lendemain s’emparait de mon argent. Et le matin suivant elle ne le remis pas dans nos comptes. Il avait disparu. Nous n’avons perpétré aucun système de boule de neige. La banque nous a escroqué. Elle a tenu notre argent.
Die Welt : Qu’est il arrivé après ?
Armstrong : Nous voulûmes porter plainte et nous avons interjeté un appel judiciaire urgent, mais le gouvernement s’y opposa. Ainsi il protégea la banque et on m’a accusé.
Die Welt : Vous ne trouvez pas paradoxal que pas un banquier n’ait fini en prison à cause des manigances de la crise financière, et vous, vous avez passé douze ans en prison ?
Armstrong : Il ne s’agit pas d’un paradoxe. C’est logique. Après tout les banques travaillent coude à coude avec les gouvernements. Ils ont la tâche de placer la dette de l’état. Ceci est le problème principal. Chaque jour ils gonflent le monde davantage. L’étroit rapport entre politique et banques est le problème principal de notre économie. Ils s’appuient les uns les autres.
Die Welt : Bear Stearns and Lehman ont été passés au fil de l’épée.
Armstrong : C’est vrai. À Washington ils n’ont pas oublié que Bear Stearns en 1998 ait refusé de prendre part au sauvetage des Hedge Funds LTCM. Et Lehman était un des concurrents plus importants de Goldman Sachs, proche du gouvernement. Le ministre des finances Hank Paulson a éliminé un concurrent de sa vieille entreprise.
Die Welt : Les théoriciens de la conspiration ne pourraient l’expliquer mieux.
Armstrong : C’est la vérité. L’étroit rapport entre politique et le club des banquiers est la raison pour laquelle j’ai donné mon consentement pour le film.
Die Welt : Le Wall Street Journal dans les années ’80 écrivait que les gens qui pensent que parler coûte peu, n’ont jamais parlé avec Martin Armstrong. À ce temps là vous perceviez comme consulteur des honoraires de 30 dollars par minute. Qu’est-ce que vous percevez à présent ?
Armstrong : Les affaires vont bien. Je peux seulement vous dire ceci.
Die Welt : Apparemment vous avez trouvé la formule mondiale et vous êtes encore une fois un homme recherché, qui prévient contre le grand effondrement de la dette. Avez-vous aussi une solution pour ce problème ?
Armstrong : Il faut transformer cette dette en capital productif. Dans le cas d’entreprises excessivement endettées, les dettes devront être échangées par des participations dans les entreprises. Les créanciers d’une entreprise insolvable sont ses propriétaires imprévus. Et c’est pour ceci qu’ils doivent assumer la responsabilité des dettes vis-à-vis de l’état.
Die Welt : En quels titres de propriété voudriez-vous changer les dettes de l’état ? Et dans ce cas-ci, les possesseurs de dette fédérale, reçoivent-ils des participations dans la chancellerie fédérale ou en autres propriétés de l’état, comme les entreprises publiques ?
Armstrong : Dans mon modèle les créanciers ne reçoivent aucun payement fixe d’intérêts de l’état allemand. Plutôt l’argent s’écoule vers des investissements productifs, vers des entreprises qui génèrent des emplois.
Die Welt : Cela a tout l’air de grand capitalisme d’état, où les bureaucrates investissent leur argent dans n’importe quelle entreprise.
Armstrong : Mais non ! Les coupons que les créanciers allemands reçoivent pour leurs emprunts à l’état peuvent être échangés en apports dans des entreprises de leur choix. Ainsi il y a beaucoup de capital disponible avec lequel on sponsorise les entrepreneurs privés et on dynamise la croissance.
Die Welt : Ou un système de propriété populaire organisée par l’état.
Armstrong : Je n’aime aucun système de patronat de l’état. Elles doivent être des entreprises exclusivement privées. Les états ne génèrent rien, ils ne produisent rien. Les administrations ne son pas à même de mener à bien aucune action intelligente, pas même un distributeur automatique de gomme à mâcher.
Die Welt : Comment dites-vous ?
Armstrong : Les états ne sont pas à même ni de payer leurs dettes.
Die Welt : Pourquoi devraient-ils payer leurs dettes les états, du moment que eux, au contraire de ce qui se passe avec les sujets économiques, vivent éternellement ?
Armstrong : Parce que le système simplement ne marche pas. Comme je l’ai déjà dit, les administrations ne produisent absolument rien, ne sont pas à même de diriger les choses d’une façon compétente. Comme moyen d’élection ils continuent à augmenter les impôts, pour pouvoir faire face à des dettes chaque fois plus élevées.
Die Welt : Quel changement politique souhaitez-vous ?
Armstrong : La politique n’apprend pas de ses erreurs. Déjà Marx ou Keynes disaient que les administrations doivent affronter et lubrifier les vicissitudes de la vie économique. Mais ceci ne marche pas. Le cycle gagne toujours. Ceci dépend de la nature humaine. J’ai découvert ceci dans mes recherches historiques.
Die Welt : Mais si tous les acteurs connaissent la formule mondiale et agissent contre le cycle, alors la formule perd sa valeur.
Armstrong : Le cycle ne meurt jamais. Même quand on dit aux enfants qu’ils ne touchent pas au feu, chaque enfant veut faire son expérience. La même chose arrive avec les acteurs économiques adultes.
Die Welt : Comment devrait-on employer notre argent dans la situation actuelle ?
Armstrong : Le mieux est suivre le cycle, au lieu de lutter contre lui. Y être toujours quand il s’élève, et quand il a atteint le point plus haut, se retirer.
Die Welt : C’est plus facile à dire qu’à faire. En somme, qu’est-ce qu’on devrait faire ?
Armstrong : À présent en tout cas s’éloigner de la dette de l’état, elle est farouchement surévaluée. C’est ici qu’arrivera le krach. Mon modèle annonce le krach pour le 1er octobre.
Die Welt : Mais les actions sont encore en bonne santé, surtout la Dax.
Armstrong : Beaucoup d’investisseurs continuent à spéculer sur l’effritement de l’euro. Ils achètent des actions allemandes ou de la dette fédérale parce qu’ils savent que ces investissements, dans un cas de doute, cotisent en marks allemands forts et non pas en monnaies faibles. Et la probabilité d’un échec de l’euro est très grande.
Die Welt : Pouvez-vous donner une approximation plus exacte ?
Armstrong : Je pense que le risque de chute est du 90%. Tout le projet est tout à fait mal constitué. Pour que l’euro ait une probabilité face au dollar, on devait avoir travaillé dès le commencement sur un marché de dette unifié. Les grandes entreprises d’investissements veulent placer leurs centaines de billions en emprunts d’état en euros unifiés, et non pas en emprunts fédéraux ou en titres de dette italiens.
Die Welt : Appuyez-vous une unification de la dette ?
Armstrong : On peut prendre les EE.UU. comme modèle. Dans ce pays Alexander Hamilton dès le commencement a réuni les dettes d’état des états fédéraux dans un emprunt unique : plus tard les états fédéraux passèrent à dépendre d’eux-mêmes. Ils devaient assumer leurs dettes et en être responsables. Si seulement la Californie fait faillite, ni le dollar ni le système bancaire des EE.UU. ne se ruinent pas. C’est précisément le système américain que nous avons suggéré à la Commission Européenne, qui nous a demandé conseil pour l’introduction de l’euro. La dette unifiée est l’épine dorsale pour établir la base d’un projet de l’euro comme système monétaire de la Communauté.
Die Welt : Quelle fut la reponse ?
Armstrong : On nous a dit que ceci n’était pas politiquement réalisable, qu’il fallait avant commencer avec l’euro et plus tard réglementer la question des dettes. Par conséquent aussi le Bundesbank était contre l’euro et continuait de nous passer tout le temps de l’information de confiance.
Die Welt : Le Bundesbank a vu l’erreur de la naissance de l’euro ?
Armstrong : En tous cas ce fut une erreur ne pas avoir doté l’euro des emprunts communs. C’est pourquoi le système bancaire européen est aujourd’hui tellement instable. Les institutions ne peuvent acheter du papier sûr et uniforme, elles ont acheté du papier grecque, italien ou espagnol, et quand un état a eu des problèmes, les banques aussi ont fléchi. Si on avait créé des réserves conjointes avec des emprunts unifiés, l’eurozone se trouverait aujourd’hui beaucoup mieux. Maintenant nous avons ce terrible réseau de problèmes d’état et d’échecs bancaires.
Die Welt : Le président du Bundesbank Jens Weidmann expose maintenant la nécessité de rompre ce cercle diabolique entre les banques et les états.
Armstrong : Trop tard. Tout le système finira par s’effondrer tôt ou tard.
Die Welt : Sera quand la chute ?
Armstrong : L’économie de l’eurozone, malgré tous les calculs, est encore en récession, y compris les EE.UU. On a eu une petite reprise après la crise financière de 2008. Il y a encore beaucoup de bureaux fermés. La récupération des marchés des actions cachent à peine la vraie situation de l’économie. Tout le monde veut assurer son argent.
Die Welt : Et maintenant ?
Armstrong : Il n’y a pas un lieu sûr pour placer l’argent. Peut-être aux États-Unis après que la bulle de la dette de l’état crève, il y aura une autre fois la possibilité de remonter, après que les titres actionnaires aient été réorganisés. Mais même alors la fin peut arriver à n’importe quel moment.
Die Welt : Qu’est-ce que dit votre modèle ?
Armstrong : Le grand krach arrivera en 2017 ou 2018.
Traduction : Loto Perrella.