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Publications du Centre d'Études Joan Bardina:

Petite histoire de la monnaie.
Agustí Chalaux de Subirà, Brauli Tamarit Tamarit.

Le Capitalisme Communautaire.
Agustí Chalaux de Subirà.

Un outil por construire la paix.
Agustí Chalaux de Subirà.

Légendes sémitiques sur la banque.
Agustí Chalaux de Subirà.

Monnaie télématique et stratégie du marché.
Magdalena Grau, Agustí Chalaux.

Chapitre 1. Délimitation de l'objet de l'étude. Monnaie telematique et strategie du marche. Table des materies. Monnaie telematique et strategie du marche. Chapitre 3. La réalité monétaire à travers l'Histoire. Monnaie telematique et strategie du marche.

Chapitre 2. Les systemes monetaires: elements, nature et fonctions.

  1. Objectifs et methode de ce chapitre.
  2. Elements des systemes monétaires.
  3. Personnes et marchandises.
  4. Les unites monetaires.
  5. Les valeurs mercantiles.
  6. Les instruments monetaires.
  7. Synthese sur les elements des systemes monetaires.
  8. Nature des systemes monetaires.
  9. Fonctions des systemes monetaires.
  10. Systeme monetaire et strategie de marche.

1. Objectifs et methode de ce chapitre.

En quoi consistent, comment fonctionnent et à quoi servent les systèmes monétaires?

Dans ce chapitre, nous essaierons de répondre à ces questions. Il faut avertir que la conception que nous exposerons ne coïncide pas avec celles que répandent la plupart des livres de texte ou les études spécialisées dans pour expliquer, de manière explicite, les formes que prend actuellement la réalité monétaire.

On ne décrira donc pas le fonctionnement des systèmes en vigueur dans l'actualité, mais on essaiera de chercher les traits qui définissent tout système monétaire et ceux qui lui sont essentiels, bien que ceuxci ne coïncident pas nécessairement avec leurs versions actuelles.

Pour ce qui se réfère à la méthode d'exposition, nous avons choisi un procédé génératif, bien que non précisément historique. En effet, on présentera une succession temporelle d'étapes, mais el ne sera fait aucune référence à des évènements historiques concrets. Il faut reconnaître, cependant, que cette succession temporelle d'étapes se déduit d'une série de faits historiques réels, pris d'avance en considération. Cela étant, il pourrait sembler plus adéquat de commencer par l'histoire et de continuer par son interprétation. Nous avons choisi, cependant, de suivre le chemin inverse, dans un simple artifice de présentation: l'unique raison en est que l'on pourra compter ainsi, quand commencera l'approche historique dans le prochain chapitre, sur tout un instrument interprétatif théorique qui nous sera de grande utilité pour la compréhension des évènements concrets.

2. Elements des systemes monétaires.

Pour donner au thème le maximum de clarté et de précision, nous distinguerons, au sein de tout système monétaire bien développé, une série d'éléments qui le conforment et qui correspondent à différents niveaux de réalités qu'il est nécessaire de séparer complètement pour ne pas tomber dans des confusionnismes.

  1. Un premier ensemble de réalités est celui qui est formé par toutes les personnes qui interviennent dans un marché et par toutes les marchandises échangées dans ce marché. Il s'agit, évidemment, d'un niveau de réalités concrètes.
  2. Le second élément à considérer, ce sont les unités monétaires, celles-ci appartiennent à un niveau de réalités complètement abstraites.
  3. En troisième lieu, il faut considérer les valeurs mercantiles, réalités de niveau mixte, concret-abstrait
  4. et, finalement, on peut distinguer ce que nous appelerons instruments monétaires; il s'agit d'un niveau de réalités mixtes elles aussi, mais beaucoup plus complexes que les précédentes.

Tous ces éléments seront définis au long des paragraphes suivants; une fois réalisée leur analyse, il sera possible de répondre aux questions initialement posées: que sont les systèmes monétaires? quelles fonctions remplissent-ils?

3. Personnes et marchandises.

Comme nous l'avons déjà dit, le marché est l'échange de biens utilitaires; en tant qu'ils sont échangés, ces biens reçoivent le nom de marchandises.

Dans le marché agissent des personnes concrètes qui échangent des marchandises concrètes. C'est seulement dans le contexte de cet échange concret tant en relation avec ses sujets qu'en ce qui se rapporte à ses objecs, que nous pouvons parler de système monétaire.

Les systèmes monétaires sont, comme nous le verrons bientôt, des constructions totalement abstraites, mais ils ne peuvent naître du marché que comme faits concrèts et vivants: ils ont été inventés par des personnes concrètes dans le but de faciliter leurs échanges de marchandises concrètes. Nous insistons sur ce point, malgré son évidence: personnes ou marchandises ne sont, pas a proprement parler, des parties du système monétaire, mais elles sont sa condition sine qua non. Le marché est donc le cadre que l'on doit garder présent quand on traite de système monétaire.

4. Les unites monetaires.

L'échange de marchandises peut se réaliser sans nécessité d'un système monétaire. Dans cette hypothèse, chaque troc ou échange élémentaire d'une marchandise concrète «A» contre une marchandise concrète «B» se réalise, simplement, en fonction des nécessités particulières et subjectives des deux agents de l'échange. Si ces nécessités sont satisfaites moyennent un troc déterminé, ce troc se conclut et se réalise.

Dans ces cas, la perception de la satisfaction de la part des agents du marché est toujours d'ordre qualitatif, parce qu'il n'existe aucun étalon quantitatif de la valeur des marchandises auquel on puisse se référer pour pouvoir calculer l'équivalence exacte entre les valeurs d'échange de deux marchandises quelconque.

Pour les sociétés qui possèdent un marché de grande envergure et complexité, ce troc subjectif-qualitatif est insuffisant. Dans ces sociétés, l'esprit inventif de l'homme crée les unités monétaires, comme unités de mesure quantitative de la valeur d'échange de toutes et de chacune des marchandises concrètes existant dans un marché donné.

Les unités monétaires permettent de réaliser des échanges quantitativement équivalents, que nous appellerons trocs monétaires.

De même que pour mesurer des distances concrètes nous utilisons le mètre, qui est une unité de longueur conventionnelle et abstraite, pour mesurer la valeur d'échange des marchandises concrètes nous utilisons des unités monétaires. Les unités monétaires, ne sont que des unités de mesure totalement conventionnelles abstraites et par conséquent universelles.

Nous disons que les unités monétaires sont abstraites, parce qu'elles sont de pures conventions formelles, vides de contenu concret.

Et nous disons qu'elles sont universelles, parce qu'elles constituent un commun dénominateur comptable abstrait, homogénéisateur de toutes les marchandises concrètes et hétérogènes qui existent dans le marché considéré.

Dans le marché monétaire, chaque marchandise concrète est marquée par un certain nombre d'unités monétaires abstraites: gráce à cette homogénéisation monétaire des marchandises concrètes, naturellement hétérogènes, il est très facile de calculer des équivalences numériques entre différents marchandises.

Remarquons que l'introduction des unités monétaires dans un marché n'implique pas la disparition du troc élémentaire, c'est-à-dire de l'échange concret de marchandises concrètes. Les unités monétaires permettent seulement de faciliter et de perfectionner numériquement le troc qui devient ainsi, comme nous l'avons dit, un troc monétaire.

5. Les valeurs mercantiles.

La conséquence immédiate de l'introduction des unités monétaires dans un marché, est la détermination de valeurs mercantiles qui sont des entités mixtes, concrètes-abstraites, résultant de la comparaison homogénéisatrice entre marchandises concrètes hétérogènes et unités monétaires abstraites homogènes.

Les valeurs mercantiles directes sont celles que l'on obtient par la comparaison marchandises concrètes/unités monétaires abstraites c'est-à-dire de la signalisation de chaque marchandise concrète par un nombre déterminé d'unités monétaire.

Nous pouvons distinguer deux types de valeurs mercantiles directes. S'il s'agit de marchandises produites, nous avons des valeurs prix-mercantiles ou, simplement des prix de vente. Par exemple: «1 Kg de pommes de terre vaut 30 unités monétaires». S'il s'agit de marchandises productrices nous avons des valeurs salaire-mercantiles ou, simplement, salaires. Par exemple: «1 journée d'ouvrier agricole vaut 2.000 unités monétaires».

Il existe aussi une valeur mercantile inverse, obteneu par la comparaison «unités monétaires/marchandises concrètes» et que nous appellerons argent. L'argent sera défini comme «le pouvoir d'achat de marchandises concrétes par l'unité monétaire, à l'intérieur d'un marché donné». Par exemple, «avec l'unité monétaire on peut acheter 1/30 Kg de pommes de terre, ou 1/2.000 journées d'un ouvrier agricole.

6. Les instruments monetaires.

Dans les sociétés mercantilement peu dynamiques et socialement conservatrices, prix, salaires et argent ont coutume d'être déterminés, presque exclusivement, par la tradition et ils évoluent très lentement. Dans ces conditions, le troc monétaire cité plus haut conserve son utilité pendant longtemps.

Mais, dans des sociétés plus ouvertes, peut se développer un marché plus dynamique et prix, salaires et argent peuvent parvenir à s'établir assez librement, variant et fluctuant de façon continue, non seulement en fonction du désir qu'a chaque partie contractante de l'échange de possèder la marchandise que l'autre lui offre, mais aussi en fonction des circonstances ambiantes: guerre ou paix, disette ou abondance, difficultés ou facilités de transport, enmagasinage, etc.

Dans cette hypothèse, la réalité mercantile devient si riche et si complexe que le troc monétaire se fait à son tour insuffisant et il est nécessaire de trouver de nouvelles modalités d'échange qui permettent des transactions plus rapides, plus commodes, plus agiles. Alors naissent les instruments monétaires.

Grâce aux instruments monétaires, on pourra remplacer le troc d'ensemble ou l'échange direct de marchandises, par l'échange monétaire élémentaire qui est un échange de marchandises différé dans l'espace et dans le temps. Il n'est plus nécessaire, désormais, d'attendre pour rencontrer la personne qui s'intéresse à ma marchandise et qui, de plus, possède celle qui m'intéresse à moi. Maintenant, il est possible d'obtenir la marchandise désirée sans fournir aucune autre marchandise en échange, grâce aux instruments monétaires et grâce à la comptabilité intimement liée à ceux-ci.

A partir de ce moment, nous pouvons définir l'instrument monétaire comme «un document comptable intra-compensable dans un système de comptabilitpé». Il s'agit d'un document qui est émis à chaque acte mercantile libre élémentaire réalisé, dans le but d'enregistrer toutes les dimensions d'intérêt comptable. Quand on dispose de ces documents, il est possible de construire un système d'intra-compensation en comptes courants personnels qui permet de supprimer définitivement le troc, autant sans monnaie qu'avec monnaie.

Imaginons une possible relation commerciale (mercantile) entre deux commerçants: le commerçant A a l'habitude de fournir le grain au commerçant B, mais celui-ci n'a aucune marchandise qui intéresse le premier, de sorte qu'il n'est pas possible d'établir entre les deux une relation de troc. Grâce aux instrumensts monétaires, ils pourront parvenir à un acord.

Le commerçant A, que nous appellerons fournisseur, approvisionne en grain un autre commerçant que nous appellerons le client; le fournisseur ne recevra en échange aucune marchandise, mais el rédigera un document dans lequel seront détallés la quantité et le prix du grain fourni, ainsi que la date de la transaction et le nom de chacun des deux (et celui des possibles témoins de l'acte). Les deux commerçants signeront le document et ainsi celui-ci se convertira en une reconnaissance de dette de la part du client envers le fournisseur de la quantité d'unités monétaires consignées. Il suffit seulement, alors, que le fournisseur se présente à l'établissement où les deux commerçants ont un compte courant (nous dirions aujourd'hui «banque»); là, avec le document comme preuve, se réalisera la «passation d'éscritures», c'est-à-dire le passage des unités monétaires consignées du compte courant du client à celui du fournisseur.

Par ce procédé, l'argent ou pouvoir d'achat correspondant à la quantité d'unités monétaires impliquées dans la transaction passe à la disposition du fournisseur qui pourra l'employer dès lors comme client, complétant ainsi le cycle du troc. Mais les achats qu'il fera pourront avoir lieu avec d'autres commerçants, en d'autres villes, en d'autres périodes de temps.... C'est pour cela que nous parlons de troc ou d'échange différé. Le troc de marchandises concrètes original s'est dissocié en deux ou plusieurs échanges monétaires élémentaires ce qui implique le mouvement élémentaire de marchandises en une direction unique à travers de l'instrument monétaire.

Dès lors, l'équilibre qui s'établissait à chaque troc, dû à l'équivalence des valeurs d'échange des marchandises échangées, ne pourra plus s'obtenir qu'au niveau de tout le marché d'ensemble global, puisque les différents échanges monétaires élémentaires dans lesquels s'est dissocié chaque troc, ne sont pas nécessairement équilibrés entre eux.

Pour terminer et en résumant, nous dirons qu'un instrument monétaire est simplement «une reconnaissance de dette documentée avec précision et intra-compensable, à travers d'un système de comptes courrants personnels à l'intèrieur du libre marché d'ensemble de tous les libres échanges monétaires élémentaires». Au cours de cet essai, nous parlerons indistinctement d'instruments monétaires ou de documents monétaires, selons que nous ayons intérêt à faire ressortir leur qualité d'instruments techniques -d'expédient comptable qui rend possible un nouveau type d'échange mercantile- ou que nous voulions faire ressortir leur aspect de documents qui enregistrent avec complète précision chaque échange mercantile élémentaire effectué.

Comme il est évident, l'échange monétaire élémentaire est beaucoup plus agile et permet beaucoup plus de dynamisme que le troc monétaire d'ensemble. Et de fait, à partir de là, il n'est plus nécessaire d'inventer quoi que ce soit de nouveau en matière de système monétaire, puisque, désormais, existent tous les éléments fondamentaux. L'instrument monétaire que nous avons décrit est assez flexible pour s'adapter à toute situation quelle que soit sa complexité mercantile. Il faut uniquement le mettre à jour, en fonction des réalités mercantiles y des possibilités technologiques actuelles.

7. Synthese sur les elements des systemes monetaires.

Comme synthèse finale, on peut établir que les systèmes monétaires sont des réalités complexes dans lesquelles nous distinguerons les éléments suivants:

  1. Les personnes concrètes, agents du marché, qui échangent des marchandises concrètes dans le cadre d'un marché donné. Sans ce marché, parler de systèmes monétaires n'a aucun sens.
  2. Les unités monétaires, qui agissent comme unités de mesure: radicalment conventionnelles-abstractes et inventées pour répondre à la nécessité de déterminer avec exactitude la valeur d'échange de chacune et de toutes les marchandises concrètes échangées dans un marché donné.
  3. Les valeurs mercantiles (prix, salaires, argent), qui sont des entités mixtes, concrètes-abstraites, résultant de la comparaison entre les marchandises concrètes et les unités monétaires abstraites.
  4. Les trois éléments précédents sont une condition suffisante pour un marché peu développé; cependant, dans les sociétés mercantilement plus dynamiques, apparaît un nouvel élément, les instruments monétaires.

Ceux-ci sont une invention de caractère purement instrumental-auxiliaire, qui servent à faciliter un nouveau type de transaction et, en même temps, à documenter avec précision toutes et chacune des transactions effectuées.

8. Nature des systemes monetaires.

La conclusion fondamentale qui se détache de tout ce qui a été exposé, c'est que les systèmes monétaires sont de nature exclusivement instrumentale conventionnelle et abstraite.

Dans tout marché, l'elément de base, object direct de tous les intérêts utilitaires, est constitué par les marchandises concrètes. Elles ont une valeur instrinsèque pour laquelle elles sont désirées. Elles seront considérées comme réalités premières de tout utilitarisme mercantile.

Le système monétaire, par contre, n'est qu'une construction artificielle qui se superpose à ces réalités concrètes et primières avec l'unique finalité instrumentale de les manier avec plus de commodité et une efficacité plus grande.

Les marchandises concrètes et les persones concrètes qui les échangent, sont le fondement de l'existence du système monétaire: c'est pourquoi nous considèrerons celui-ci comme réalité seconde, dérivée de la primière. La réalité monétaire seconde et dérivée n'a aucune valeur intrinseque, mais seulement une valeur purement instrumentale, basée sur la structure abstraite de système métrique.

Si, historiquement, quelques formes d'instruments monétaires ont été dotées d'une valeur intrinsèque très concrète -nous nous référons évidemment à la monnaie métallique, ainsi qu'à tout autre forme de monnaie-marchandise- ceci ne veut pas dire que l'intrinsécité soit la note qui définisse les systèmes monétaires et qui leur soit essentielle. Bien au contraire, la qualité essentielle et l'utilité des systèmes monétaires résident justement dans leur abstraction, conventionnalité et instrumentalité. Telle est la position qu'a défendue déjà depuis Platon, ce qu'on appelle théorie nominaliste.

9. Fonctions des systemes monetaires.

Une simple métaphore peut servir à éclairer le fonctionnement d'un système monétaire comme celui qui a été décrit.

Nous pouvons imaginer le système monétaire comme un miroir très spécial qui procure des images quadrillées (réalités secondes et abstraites) des marchandises concrètes et de leurs mouvements dans le marché (réalités premières). Chaque fois que deux agents du marché réalisent une transaction, la marchandise, qui est l'object, passe devant le miroir sur lequel se projectte son image quadrillée: cette image est la valeur mercantile (prix, salaire et argent correspondant). Si, de plus, le miroir est doté d'un dispositif photographique qui prend un instantané du mouvement de la marchandise et des deux agents qui y sont impliqués, alors la photographie obtenue est l'instrument-document monétaire. L'image projectée sur le miroir est fugace, elle disparaît quand s'achève la transaction, mais l'image photographique demeure laissant la preuve de toutes les caractéristiques de la transaction conclue. En ce qui concerne les unités monétaires, elles sont le quadrillé du miroir, le schéma abstrait-numérique de toutes les images antérieures.

Un système monétaire qui présente ces caractéristiques, indépendamment du fait qu'il existe ou non dans la réalité actuelle, remplit les fonctions mercantiles et sociales suivantes:

  1. Fonction métrique: les unités monétaires sont, avant tout, des unités de mesure. Ce sont des unités conventionnelles-abstraites pour mesurer la valeur d'échange des marchandises concrètes échangées dans le marché. Le système monétaire est, par conséquent, un système métrique.
  2. Fonction instrumentale: la référence à une unité monétaire abstraite, conventionnelle et universelle, homogéneisatrice des marchandises concrètes -naturellement hétérogènes- fait que ces marchandises deviennent facilement comparables. C'est pour ce motif que le système monétaire devient l'instrument qui dote le marché d'une agilité et d'un dynamisme plus grand et meilleur: c'est comme l'huile qui lubrifie les engrenages.

  3. Cette fonction devient plus puissante encore avec l'invention de l'instrument monétaire-comptable, qui, en servant de moyen de paiement, rend possible un nouveau type d'échange, l'échange monétaire élémentaire.
  4. Fonction documentaire-informateur: si les deux premières fonctions sont à proprement parler mercantiles, celle-ci, a, de plus, une grande importance sociale. L'instrument-document monétaire nous laisse une preuve précise et complète de chacun des actes mercantiles élémentaires réalisés, se convertissant ainsi en un instrument très efficace d'information sur le marché. C'est cette fonction qui sera analysée et étudiée ici prioritairement. Les importantes conséquences qui dérivent de sa non-exécution actuelle et de sa possible exécution future, après une simple réforme monétaire, nous les analyserons au long de cet essai.

10. Systeme monetaire et strategie de marche.

Après avoir vu les éléments, la nature et les fonctions des systèmes monétaires, il reste à faire une dernière consideration dans le but de rendre évident le róle que jouent ces systèmes au sein de la société. Il existe encore une autre fonction fondamentale que les systèmes monétaires ne remplissent pas directement, mais dont ils sont l'unique instrumet possible, du moins jusqu'à cette date. Il s'agit de la fonction que nous pourrions appeler stratégique.

Les marchés ne se trouvent pas, par eux-mémes, en état d'équilibre. L'équilibre, il est nécessaire de le chercher de l'extérieur, par la moyen d'une action volontariste que nous appellerons action stratégique.

Un des équilibres qu'il est nécessaire d'obtenir prioritairement dans le marché est l'équilibre entre pouvoir de vente total et pouvoir d'achat total: le pouvoir d'achat tend toujours -et ce n'est pas maintenant le moment de nous en demander le pourquoi- à être inférieur au pouvoir de vente en offre. Cette inégalité, si elle est très significative, reçoit le nom de déflation monétaire. Si la déflation se prolonge et prend des dimensions considérables, elle peut déboucher en graves crises de contraction des marchés et de recession productive.

La stratégie indiquée dans ces cas d'insuffisance de pouvoir d'achat est celle qui est appelée invention d'argent: on peut inventer un pouvoir d'achat supplémentaire moyennant certains mécanismes monétaires.

Cette stratégie est essentielle pour toute société, car d'elle dépend en large mesure le bien-être de ses membres.

Si le système monétaire en vigueur est informatif et documente avec précision et exactitude complète chaque libre échange monétaire élémentaire effectué, alors le marché est bien connu dans toutes ses dimensions monétaires et en chacun des secteurs et sous-secteurs. Cela rend possible l'option d'une invention d'argent adaptée aux nécessités réelles de ce marché dans la quantité et la direction adéquates. Ce sera une bonne stratégie d'invention d'argent que nous appellerons eu-stratégie.

Historiquement, l'invention d'argent a été une activité menée à bout par des professionnels très spécialisés, les banquiers; ceux-ci ont agi plutôt par empirisme et intuition que par une connaissance complète et scientifique du marché. En conséquence, l'action stratégique n'a pas obtenu des résultats réellement équilibrateurs, mais elle a mené souvent à des situations bien pires de signe contraire: nous nous référons à l'inflation monétaire, c'est-à-dire à l'excès alarmant du pouvoir d'achat.

Actuellement, les aberrations stratégiques sont si énormes que l'on en est arrivé à la coexistence d'une féroce inflation avec une profonde récession, situation limite qui se nomme stagflation.

La crise se présente avec plus de crudité que jamais: il est urgent de formuler des stratégies innovatrices et de trouver des solutions technologiques, c'est-à-dire, à base scientifique.

Etant donné cette situation, on peut aisément comprendre l'importance de la reconsidération de la nature et des fontions du système monétaire. Si nous pouvons faire du système monétaire un instrument abstrait et pleinement informatif, on pourra aussi mener à bien une stratégie rationnelle pour le marché, une stratégie qui soit réellement un facteur d'équilibre.

Nous essaierons de définir les bases de cette stratégie dans les derniers chapitres de cet essai.

Chapitre 1. Délimitation de l'objet de l'étude. Monnaie telematique et strategie du marche. Table des materies. Monnaie telematique et strategie du marche. Chapitre 3. La réalité monétaire à travers l'Histoire. Monnaie telematique et strategie du marche.

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